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Louis Benjamin Floutier, peintre des mœurs et couleurs d'un Pays basque idéal

Article de la Semaine du Pays Basque 1 Aout 2011

«Nous laissons de côté, cette semaine, notre "petite histoire de la brocante de l'antiquité en Pays basque", pour nous replonger dans l'actualité du marché qui risque d'être assez intense, en ce début août. On attend la vente Carayol, à l'Hôtel du Palais (le 7 août), le Salon des Antiquaires de Biarritz (les 11 et 15 août), puis côté brocante, on se précipitera tous pour chiner à Port-de-Lannes (le 15 août)... Un programme alléchant ... les grandes dates traditionnelles de l'été, mêlant prestige, qualité de marchandise et profusion ... dont rien ne semblait pouvoir bousculer le bel ordonnancement annuel... Et pourtant, depuis un certain temps, il se murmurait dans la profession qu'un nouvel acteur allait faire son entrée dans l'arène estivale du marché de l'art basque et qu'une importante vente aux enchères était en préparation, hors des circuits habituels... Une petite révolution en soi, dans un milieu réputé relativement clos... Vers une ouverture du marché ? En avant-première, la Semaine du Pays basque lève le voile et vous présente maître Louis Cuvreau, commissaire-priseur à Saint-Paul-lès-Dax. Certes, l'homme de l'art est loin d'être un inconnu pour le microcosme local, mais personne ne s'attendait à le voir officier sur la Côte. Il est pourtant là et bien là, répondant à l'invitation de deux jeunes antiquaires biarrots réputés, pour une vente qui s'annonce assez détonante (nombreux tableaux XIXème et XXème siècle, régionalisme, objets d'art, ivoires anciens, bronzes, bijoux, mode, mobilier du XVIIIème au XXème siècle, etc.) et qui devrait marquer une nouvelle ère dans le commerce de l'ancien de notre département. En effet, en acceptant l'invitation, maître Cuvreau, profite des dispositions relatives à la loi de juillet 2000 qui abolit le monopole des commissaires-priseurs et permet donc de facto, à tout commissaire-priseur habilité de monter des vacations où il l'entend. Une entorse aux règles anciennes du métier qui considérait chaque territoire comme une chasse gardée, mais dans ce domaine, aussi, l'Europe est passée par là...

Verra-t-on se produire une ouverture du marché comme le gouvernement l'espère ? Seule la pratique nous le dira...

Toujours est-il, que dans le cas présent, maître Cuvreau ne semble pas se déplacer pour faire de la figuration. La vente qui le verra au marteau, ce mardi 16 août dans les locaux de la Salle de Ventes de Saint-Jean-de-Luz (46, av. Jean Jaurès), aura tout pour faire date et particulièrement dans le domaine du régionalisme basque, avec plusieurs toiles majeures du peintre Louis Benjamin Floutier (1882-1936). Louis Benjamin Floutier : le précurseur. Alors, me direz-vous, que peut-il encore étonner les amateurs, en matière de régionalisme ? Peut-être justement l'apparition de ces quelques œuvres de Floutier. Jugez plutôt : maître Cuvreau nous offre la primeur d'une rare paire d'huiles/toile (pouvant former pendant, mais qui seront divisées) représentant chacune une vue sous un angle différent du Marché aux fleurs et aux légumes de Saint-Jean-de-Luz. Un sujet de choix pour des toiles de belles dimensions (60 x 73 cm) et où la palette colorée du peintre magnifie ce Pays basque populaire si cher à l'artiste. Avec le Bouvier plage de Bidart, également une huile/toile, mais de 115 cm x 196 cm (!), c'est en revanche, à un record que l'on s'attend, même si l'imposant tableau réalisé pour le Salon des Artistes Français de 1932 est sagement estimé entre 25 000 et 40 000 euros. A cet instant, alors au faîte de sa carrière, Floutier continue inlassablement à fixer sur toiles ces images d'un Pays basque dont il a fait son pays d'adoption. Toute sa vie durant, il peindra sa vision d'un Pays basque riant, ensoleillé... idéalisé, même, diront certains... Convenons pourtant que ces représentations nous renvoient à une époque des plus optimistes, celles des années 20-30 où l'on redécouvre la richesse du régionalisme culturel basque. Le Musée Basque et de la Tradition Bayonnaise ouvre au public, en 1922 ; la Côte commence à se couvrir de villas d'un style nouveau, le néo-basque, où les lignes des Etchea traditionnelles sont revisitées par de jeunes architectes, là encore épris de nos rivages ; parallèlement, de nombreux artistes participent à tracer les lignes d'un Pays basque comme souhaité immuable... Parmi eux, Floutier sera l'un des tous premiers à s'attacher à ce point au quotidien des Basques. Avec lui, on court la campagne, croisant laboureurs ou lavandière ; applaudissant de fiers pelotaris sur la place des villages ; les fermes s'ornent de glycine ; le port de Saint-Jean-de-Luz et les quais de Ciboure n'ont plus de secret pour nous, et, toujours dans des tableaux emplis d'une lumineuse gaité ! ...»

signé PS

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